Avez-vous peur d’un mal de dents? Voici donc un bon conseil de nos ancêtres pour Pâques :
« Ceux qui prennent la promesse — et qui surtout la tiennent — de ne point manger de viande le jour de Pâques, ne sont jamais atteints du mal de dents.»
Cette superstition et bien d’autres avaient encore largement confiance dans la première moitié du XXe siècle. Certains sont encore connus des personnes âgées aujourd’hui.
Quelques exemples tirés du livre “Breux, son histoire et sa seigneurie” de François Houzelle (1899) :
« Ne commence pas un travail un jour de vendredi, c’est de mauvais augure.
Être 13 à table, est l’indice certain qu’un des convives mourra dans l’année.
Des bûchettes ou des fétus de paille déposés en croix présagent un malheur.
Pour beaucoup, la journée sera mauvaise, si la première personne qu’ils rencontrent est une femme.
Quelques crédules attribuent à l’aubépine le pouvoir de préserver de la foudre. Pour eux, une branche d’épine blanche et la prière suivante valent mieux que tous les paratonnerres du monde :
« Aubépine, je te prends ;
Que si la mort me surprend,
Dans la maison ou dans les champs,
Tu me serves de sacrement ».
Le 16 août, fête de saint Roch, on fait bénir du blé, de l’avoine, du pain, etc. On donne aux bêtes quelques grains de ces céréales bénites ; cela les préserve des maladies, surtout de la peste.
Le soir de la Toussaint, pas de bêtes en pâture ; toutes sont rentrées avant la tombée de la nuit. Dans le cas contraire, elles se perdraient certainement ; vous-mêmes, vous vous égareriez en les cherchant. Ce soir, on ne voit personne au café. C’est là une coutume des plus louables et qui devrait bien s’étendre aux autres jours de l’année*.
Si quelqu’un se fait une entorse ou se démet un membre, on va trouver un rebouteux de Sommethonne ou de Meix-devant-Virton, de préférence au médecin. Le rebouteux vous estropiera peut-être bien, mais alors c’est votre faute : vous avez dû vous démettre de nouveau le bras ou la jambe ou bien encore vous n’avez pas suivi les ordonnances du rebouteux : dans tous les cas ses capacités ne sont jamais mises en doute.
* l’écrivain avait sans doute de bonnes intentions, mais notez bien qu’il n’y avait pas encore d’Orval à son époque 😃