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Le Baïa d’Aune

La contrée d’Aune et la Hayette d’Aune, derrière la ferme de M. Guy Charlier (chemin des Roses), toute voisine du cimetière antique d’Aubermont, était hantée par un revenant couvert d’un linceul et coiffé d’un corbillon.
On raconte qu’un individu avait subi un jugement pour avoir arraché une borne. Jamais il n’avoua le fait. D’autres disent qu’il se refusa à indiquer l’endroit d’où il l’avait enlevée.

Après sa mort, il revenait toutes les nuits à Aune et criait sans cesse : « Où la va-t’je metl’ ? » (Où la vais-je mettre?…) Un laboureur, qui, pendant la nuit, gardait ses chevaux, ennuyé d’entendre celte question se répéter chaque soir, lui répondit : « Ermette-la ouss qu’et le prin » (Mets-la où tu l’as prise!..).

Depuis cette nuit, on n’entendit plus le Baïa d’Aune (baïa: de bayer, patois pour crier) et la borne à la Hayette d’Aune, séparant les territoires d’Avioth et de Breux, fut replantée à l’endroit où elle se voit encore aujourd’hui.

Les femmes de Breux qui allaient au marché à Montmédy n’osaient passer par là avant le jour : le Baïa les poursuivait; mais jamais il ne descendait la côte : il restait au faîte.