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La Fête de Breux

Tant qu’on se souvient, la Fête de Breux aura lieu le deuxième week-end de mai. Mais autrefois, c’était en octobre : le premier dimanche après St. Rémy.

Ci-dessous une description d’il y a 120 ans par François Houzelle. Beaucoup de traditions ont aujourd’hui disparu. Vaut-il une renaissance ?

Photos: les aubades de la Jeunesse à Herbeuval en 2019 et dans un ancien article.

LA FÊTE DE BREUX VERS 1900

“Saint Remy était le patron de la paroisse. « Patronus ecclesiæ sanctus Remigius… », lisons-nous à l’acte de la visite paroissiale du 17 mars 1614. « La fête patronale a lieu le dimanche en octobre qui suit la dédicace… », est-il dit dans les divers dénombrements des seigneurs de Breux. Saint Martin a supplanté saint Remy, à qui on fait seulement l’honneur d’une petite fête, n’ayant rien de particulier. 

La fête patronale s’ouvre la veille au soir. La musique joue devant l’église l’hymne de saint Remy, puis commence le défilé. Une sérénade est donnée au maire et à son adjoint, et la et la jeunesse, précédée des musiciens, qui jouent leurs airs les plus entraînants, fait le tour du village, chantant ou en criant : « Vive la jeunesse ! — Vive not’bâll ! » (Vive notre bal !) C’est ce qu’on appelle donner les « ambardes » (aubades). 

Quand j’étais gamine la fête à Breux c’était un grand événement car on allait monter dans les avions et acheter des confiseries. Mais les manèges se trouvaient sur la route du dessus. Que de bons souvenirs

Quand les « jeunesses » se rencontrent, il faut entendre comme les musiciens font sonner leurs cuivres. C’est à voir la musique qui couvrira l’autre ; car la meilleure est celle qui fait le plus de bruit. 

Le dimanche matin, les jeunes gens, la casquette enrubannée et la musique à leur tète, viennent en chœur à la messe. 

Dans l’après-dînée, ils vont « ramasser les filles ». La musique fait le tour du village, les jeunes gens suivent deux à deux. Chaque fois que l’on passe devant la demeure d’une danseuse, un jeune homme se détache du groupe, vient offrir son bras à la demoiselle et ensemble ils reprennent place dans le cortège. On s’arrête à chaque auberge ; les jeunes gens offrent un verre de liqueur à leurs danseuses, qui l’acceptent généralement sans façon, pendant que la musique leur joue un air. 

La dernière fête à breux que j’ai faite je me suis planter en vélo en revenants à Avioth .je me suis retrouver la tête dans la haie à la sortie de breux dans le grand virage.

La première danse est réservée aux jeunes  gens de l’endroit : c’est la danse de la jeunesse. Autrefois, le seigneur se réservait cette première danse dite alors danse du seigneur ; aujourd’hui la jeunesse s’est arrogé ce privilège. Semblable faveur est réservée aux conscrits de l’année suivante : c’est la danse des conscrits. 

Le bal est sans étiquette ; les demoiselles s’engagent sans façon. Les jeunes gens crient, fument, ôtent leurs paletots ou 

leurs blouses s’ils ont trop chaud ou s’ils craignent de les salir et dansent bravement en frappant fort du talon. Plus on frappe fort, plus on bouscule ses voisins et plus on croit avoir bien dansé. La « Bajelotte » est un quadrille. Au beau milieu d’une figure, l’avant-deux, croyons-nous, la musique s’arrête tout court ; la clarinette seule fait entendre quelques notes aiguës et lentes. C’est le signal : les danseurs embrassent leurs danseuses…. L’orchestre reprend et la danse continue de plus belle4. Il arrive parfois qu’un farceur voyant un couple mal assorti, commande la Bajelotte aux musiciens. Quand la clarinette s’entend, les rires éclatent, la jeune fille se cache le visage pour ne pas être embrassée et le jeune homme reste tout interdit… 

La fête à Breux ! Les mythiques avions, le tir à la carabine, et les fameux repas en famille. Et toujours des brioches commandées chez le boulanger Pierrre et Sergine. Que de souvenirs !

Le lundi, la fête se continue comme la veille. Le mardi, on fait la quête aux gâteaux : chaque danseuse doit en donner un. Plusieurs donnent aussi des noisettes, des noix ou d’autres fruits. Deux ou trois garçons, parfois déguisés d’une façon grotesque, recueillent les gâteaux pendant que jeunes gens et jeunes filles, malgré la boue, dansent dans la rue devant la maison de chaque danseuse : c’est la « danse des roûïô » (des gâteaux). Ces gâteaux sont mangés le jour même et le dimanche suivant, le jour des « Benans ».”